Du samedi 11 au lundi 13 juin 2016 – Varanasi (Inde)
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J364 à J366 – Varanasi
Du samedi 11 au lundi 13 juin 2016 – Varanasi (Inde)
Dernière étape de mon voyage en Inde, Varanasi est le lieu le plus sacré de l’hindouisme. Située au bord du Gange, elle accueille des pélerins de toute l’Inde qui viennent se plonger dans le Gange pour y pratiquer des ablutions censées laver de tous les pêchés dans cette vie et dans les précédentes.
La ville est aussi connue sous le nom que lui ont donné les anglais : Bénarès.
Tout le long du Gange sacré se trouve plus de 84 ghâts. Il s’agit de berges recouvertes de marches de pierres qui permettent aux pélerins de descendre jusqu’au fleuve. Certains ghâts sont spécialisés : pour la lessive par exemple. Mais les plus troublants sont les deux ghâts dédiés aux crémations. Les hindous croient que se faire incinérer à Varanasi permettrait de stopper le processus de réincarnation et d’atteindre la moksha (équivalent du nirvana). Deux endroits tournent donc 24h/24 et 7j/7 dans des « cérémonies » très codifiées de crémation en plein air. Un lit de bois est installé près du Gange, le corps y est déposé, puis recouvert d’une couche de bois. La cérémonie est un vrai sacrifice pour les familles les plus pauvres, car elle nécessite plus de 200kg de bois. La crémation dure environ 3h. Ce qu’il reste du corps (cendres, parties du corps qui n’ont pas brûlées…) est ensuite jeté dans le fleuve. Cela n’empêche pas des milliers d’indiens de se baigner ou de faire leur lessive tous les matins à quelques dizaines de mètres de là… ils sont convaincus que les eaux du fleuve sacré les protègent de tout.
Heureusement il y a des endroits plus gais à Varanasi. Durant nos deux jours sur place nous passons beaucoup de temps à nous balader le long du fleuve, ou sur le fleuve au lever du soleil. Ce qui est intéressant c’est de voir les indiens vivre le long de ce fleuve sacré. Certains prennent des cours de natation, d’autres viennent faire des ablutions, ou simplement se baigner. On y croise des tournages de films indiens, des joueurs de cricket, des gens venus méditer, ou des pêcheurs.
De bon matin, nous avons aussi eu la chance d’assister à une séance collective de yoga. Je dois dire que c’est assez physique, mais ma partie préférée restera la séance de yoga du rire :
Nous nous sommes aussi éloignés un tout petit peu du Gange, pour nous faufiler dans les petites rues de la vieille. Encore une fois c’est incroyable de voir la vie qui se déroule sous nos yeux : les vaches ou chèvres rencontrées dans des endroits complètement improbables, les petits vendeurs, les temples perdus dans une ruelles…
A la tombée de la nuit, nous avons assisté à la cérémonie du feu, le Ganga Aarti. Le rituel est pratiqué tous les soirs par des brahmanes qui effectuent une sorte de chorégraphie parfaitement synchronisée en maniant le feu et la lumière. J’ai pas tout compris mais c’est plutôt sympa à regarder. A ce moment là, des centaines de pèlerins se pressent sur les berges ou sur le fleuve.
J’ai pris tellement de photos de la ville que je vous propose d’en voir la suite dans le prochain article.
Mon périple en Inde s’arrête ici, j’ai aimé découvrir ce pays très coloré, avec des indiens très souriants et accueillants… j’ai un peu moins aimé le bruit, les odeurs, les ordures, et certains indiens qui te voient uniquement comme un portefeuille sur pattes … J’avais lu que les réactions sont très tranchées sur l’Inde, soit on aime, soit on déteste. Finalement on peut aussi être entre les deux. Ce n’était pas la destination numéro 1 dans mes rêves de voyages (et ça ne l’ai toujours pas), mais avec un peu d’ouverture d’esprit on prend le tant de découvrir ce pays qui a temps à montrer, et on a de belles surprises !
J363 – Khajuraho
Vendredi 10 juin 2016 – Khajuraho (Inde)
Pour faire la longue route jusqu’à Khajuraho, nous empruntons un train de nuit. Le trajet se passe plutôt bien contrairement à ce à quoi on pourrait s’attendre. Nous avons juste eu un gros coup de speed avant de partir puisqu’un mec de la gare nous avait annoncé un emplacement de wagon complètement faux. Sachant que les trains indiens font plusieurs centaines de mètres, qu’ils ne s’arrêtent que 2-3 minutes en gare, et que si tu montes dans le mauvais wagon tu ne peux pas remonter tout le train par l’intérieur à cause des barrières entre les wagons, on a eu le droit de faire un sprint avec les gros sacs à dos. Finalement on a réussi à embarquer au bon endroit et à dormir quelques heures avant la prochaine destination.
Khajuraho est connu pour abriter un ensemble de temples construits entre 950 et 1050 classés au patrimoine mondial de l’Unesco, et répartis en 3 groupes.
Nous n’avons visité que le groupe ouest, le plus grand. 6 temples sont présents dans ce groupe, dont le temple de Lakshmana, dédié à Vishnou, connu pour les scènes érotiques qui composent une partie de sa façade extérieure. C’est quand même incroyable de se dire que les temples datent de 1000 ans !
Khajuraho est un village assez irréel. De nombreux hôtels se sont construits à seulement quelques minutes des temples dans ce qu’ils appellent le « village touristique ». Depuis deux ans, il y a même un aéroport à seulement 3km des temples… ce qui est très pratique, mais complètement insolite.
J360 et J361 – Agra
Mercredi 8 et jeudi 9 juin 2016 – Agra (Inde)
Un nouveau trajet en train plus tard, et nous voilà à Agra, toujours avec ma cousine. Agra en tant que tel n’est pas très connu, mais si je vous dis que c’est la ville du Ta Mahal, c’est tout de suite plus clair. Et en même temps c’est un bon résumé car c’est souvent uniquement pour ça que les « touristes » se rendent dans cette ville.
Je voulais voir le Taj Mahal au lever du soleil, nous avons donc gardé la visite pour le deuxième jour. Pour notre premier après midi sur place, nous sommes allées visiter le Fort Rouge. Nous n’avions pas visité celui de Delhi, car j’avais entendu dire que celui d’Agra était beaucoup plus beau. C’est d’ailleurs aussi le plus grand fort d’Inde. Il a été construit en 1565 sur les ruines d’un ancien fort du 11ème siècle et comprend plusieurs palais dans son enceinte. Il servait à la fois de résidence royale et de place militaire. Les remparts de grès rouge sont hauts de 21m et font 2,5km de long… impressionnant ! Depuis les fenêtres du Fort, on a même pu avoir, au loin, notre toute première vision du Taj Mahal !!
Le lendemain, réveil très matinal ! Le Taj Mahal ouvre au lever du soleil… et au mois de juin ça tombe à environ 5h30. Levées donc à 4h30, le temps d’aller jusqu’au bureau vendant les billets, puis de faire les 10 minutes de marche jusqu’au monument. Nous voilà donc les premières devant l’entrée à 5h10. Les portes ouvrent à 5h25, et quelle joie d’enfin découvrir cette merveille du monde.
Cette heure est idéale pour découvrir le lieu sans trop de monde, ce qui est très appréciable, mais en plus de ça la lumière matinale est juste magnifique.
Pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire, le Taj Mahal est un mausolée construit par l’empereur moghol Shâh Jahân en mémoire de son épouse Mumtaz Mahal. Celle ci mourut en 1631 en donnant naissance à leur quatorzième enfant. Le mausolée est construit en marbre blanc, et deux mosquées sont construites de part et d’autres. Une seulement était utilisée, l’autre n’ayant être construite que pour garantir la symétrie parfaite des lieux. Ce lieu est donc devenu un symbole de l’amour éternel.
Nous passons plusieurs heures à nous balader dans les jardins. L’intérieur est assez décevant puisqu’il ne contient que deux tombes en pierre qui ne sont là que pour le symbole. Les vraies sépultures étant au sous sol du monument, mais qui était fermé ce jour là.
Nous repartons avec des beaux souvenirs. Pour moi, la joie est toujours aussi intense même s’il s’agit de la 4ème merveille du monde de mon voyage (après le Machu Picchu, le Corcovado et la muraille de Chine).
Je vous laisse avec une vidéo en immersion de l’arrivée au Taj Mahal :
J359 et J360 – Jaipur
Lundi 6 et mardi 7 juin 2016 – Jaipur (Inde)
Après la visite de Delhi, nous prenons le rail (c’est comme prendre la route mais en train) pour Jaipur, la capitale de l’état du Rajasthan. Les paysages changent au fur et à mesure du trajet. Le Rajasthan est beaucoup plus sec que les montagnes du Nord que j’ai déjà pu voir, et beaucoup plus « rural » que la région de Delhi. Le trajet est aussi l’occasion de se rendre compte de la réalité indienne loin des grandes villes… Les maisons construites à quelques mètres des rails, sans aucune protection entre les deux, sont très rudimentaires.
Pour notre première journée à Jaipur, nous visitons les endroits emblématiques de la ville.
Le city palace, construit au 18ème siècle était la résidence du maharaja de Jaipur. Aujourd’hui, le complexe est à moitié un musée qui se visite, mais la plus grande partie reste toujours une résidence royale…. et donc privée !! Et c’est pour cela que selon moi, ce lieu est une grosse arnaque. Le prix d’entrée est très cher pour l’Inde (6,5€ environ) alors qu’il n’y a pas grand chose à y voir. De plus, la vue plutôt sympa sur le bâtiment qui est imprimée sur les tickets d’entrée n’est même pas visible depuis la partie publique ! Bref grosse déception pour ce monument.
Juste en face, se situe Jantar Mahtar, un observatoire astronomique datant également du 18ème siècle, et constitué d’une série de 17 instruments astronomiques assez imposants. Ces instruments mesuraient tout un tas de choses (heure, distance des planètes, distance polaire…).
Nous finissons cette première journée à Jaipur devant la façade très connue du palais des vents. Ce palace sur 5 étages est typique de l’architecture rajput. Il est constitué de nombreux fenêtres et balcons qui permettaient aux femmes du harem royal de voir à l’extérieur sans être vues.
Le lendemain, direction le village aux éléphants. Sur la route, l’heure matinale nous permet d’observer les marchands ambulants avec leur charrettes chargées de marchandises. Arrivées au « village » nous avons pu les nourrir de bananes et cannes à sucre. J’ai choisi de ne pas faire de balade sur leur dos, parce que je ne cautionne pas vraiment ça… et aussi parce que j’ai un peu le vertige.
Nous poursuivons ensuite la deuxième journée par le fort d’Amber, situé à 11km de Jaipur. Le fort est situé sur une colline au dessus d’un lac. Des escaliers permettant de rejoindre le haut de l’édifice, m’ont étrangement rappelé la muraille de Chine 😉 Nous avons emprunté l’escalier principal permettant de rejoindre l’entrée du fort. La vue étant spectaculaire et magnifique depuis l’extérieur (et la température très élevée), nous n’avons pas visité l’intérieur qui aurait demandé plusieurs heures de visite.
Sur le chemin du retour, petit arrêt photo au water palace. Ce palace situé en plein milieu d’un lac ne se visite pas, mais la vue depuis la rive est très photogénique. Dommage que comme souvent en Inde, la vue soit gâchée par les déchets sur les rives du lac… mais ça, j’ai pris soin de le couper sur la photo.
Enfin, pour terminer la découverte de Jaipur, je me rend au cinéma Raj Mandir, une petite merveille d’architecture qui m’a un peu rappelé les vieux cinémas français, genre le Grand Rex à Paris (pour ceux qui connaissent). Je suis tombée sur le film « House Full 3 » tout en hindi évidemment, mais l’histoire est assez facile à comprendre. De plus, le film étant censé se passer à Londres, certains bouts de phrases étaient en anglais. Par contre ce qui est bizarre dans les films indiens, ce sont les interludes musicaux qui n’ont a priori rien à faire dans l’histoire 😉 Petit exemple en image :
J353 à J358 – Delhi
Du mardi 31 mai au dimanche 5 juin 2016 – Delhi (Inde)
Retour à Delhi pour retrouver ma cousine Cyrielle qui me rejoint pour 12 jours, qui se trouvent être aussi les 12 derniers jours de mon long périple 🙁
Nous visitons ensemble Delhi tous les matins, puisqu’avec la température qui ne descend sous les 45 degrés, les après midi sont réservés à des endroits climatisés (auberge de jeunesse, ou centres commerciaux).
Nous commençons par nous rendre à Qutub Minar, une ancienne mosquée construite en marbre et grès rouge, en 1199. Elle a la particularité d’abriter le plus haut minaret indien, et le troisième mondial. En effet, la haute tour de pierre mesure plus de 72m de haut. Le complexe Qutub Minar comporte aussi d’autres bâtiments, comme une mosquée ou un tombeau, tous en ruine.
Comme depuis mon arrivée en Inde, nous n’avons pas échappé lors de cette visite aux familles indiennes qui nous demandent de prendre des photos avec elles. L’occasion est alors parfaite pour les prendre en photos en retour.
Nous poursuivons nos visites par le temple du Lotus datant de 1980. Ce temple représente une fleur de lotus entrouverte. Il comprend 27 pétales tous recouvertes de marbre. Il est dédié à la foi bahaie, mais se veut ouvert à toutes les croyances. L’intérieur est construit comme un grand auditorium dédié à la méditation silencieuse.
Un petit tour de tuk-tuk plus tard, et nous voilà maintenant à la tombe de Humayun. Ce complexe construit vers 1570, abrite la sépulture de l’empereur moghol Humayun, et de 150 membres de la famille royale. L’histoire raconte que ce site aurait inspiré le Taj Mahal.
Nous flânons ensuite à Connaught Place, une place circulaire tellement grande qu’il y a un parc au milieu. Nous faisons quelques achats de souvenirs, et profitons de la climatisation du Starbucks.
Le dernier jour, nous partons nous balader dans Old Delhi, la partie la plus ancienne de la capitale. Contrairement à « New Delhi » qui est plus moderne et avec de larges avenues, « Old Delhi » est toute en petites ruelles. Je n’ai pas vraiment aimé cette partie de la ville, très sale et très bruyante. En plus, étant un dimanche, la majeure partie des commerces étaient fermés, nous avons donc écourtés la visite. Juste avant de partir nous sommes tombées par hasard sur un temple sikh reconnaissable aux chants qui s’échappent des hauts parleurs. Comme un petit rappel de ma visite du temple d’or d’Amritsar, nous nous asseyons quelques instants à l’intérieur du temple pour observer la lecture en chansons du texte sacré.
Les visites de Delhi s’arrêtent là. La chaleur et la pression incessante des vendeurs / chauffeurs de tuk tuk, ne nous donnent pas vraiment envie de voir encore d’autres temples… D’autant que nous reprenons la route le lendemain.
J349 à J352 – Rishikesh et Haridwar
Du vendredi 27 au lundi 30 mai 2016 – Rishikesh puis Haridwar (Inde)
Après Amritsar et McLeod, je prend mon premier bus indien (de nuit !!) pour rejoindre Rishikesh. Ce sera aussi le dernier, vu que cette expérience a été assez difficile pour mon estomac compte tenu de la conduite très sportive du chauffeur.
Rishikesh est connue comme la capitale mondiale du yoga. On y trouve un très grand nombre d’ashrams, ces centres qui mélangent méditation et enseignement du yoga. Bon ben comme je fais pas de yoga, la visite de la ville est assez limitée entre deux ponts suspendus et deux temples.
Malgré ça le cadre est plutôt sympa. Située au pied de l’Himalaya, Rishikesh a été l’occasion de découvrir pour la première fois le Gange, LE fleuve sacré.
J’ai aimé m’assoir sur un des ghâts (quais) ou me balader, et regarder la vie le long du fleuve, avec les bateaux de rafting, les hindous qui viennent s’immerger dans le fleuve, les locaux qui font leur lessive ou viennent se laver, les vaches tranquilles…
Si l’eau n’était pas aussi froide, j’aurais bien tenté la baignade aussi puisqu’étant proche de la source du Gange, l’eau est plutôt propre à cet endroit.
Le dernier soir je me suis rendue à un incontournable à Rishikesh, le Ganga Aarti ou cérémonie d’adoration du Gange. La cérémonie a lieu tous les jours à la tombée de la nuit. Au premier abord, c’est assez étrange. Des dizaines d’hindous se réunissent au bord du fleuve sacré pour prier en chantant. Au deuxième abord c’est encore un peu étrange quand une sorte de gourou s’est mis à parler. Finalement toute cette communion de gens réunis pour célébrer le fleuve c’est assez déroutant.
Je vous laisse admirer l’ambiance en images :
Le lendemain, et avant de reprendre le train pour Delhi, je me rend pour une demi journée dans la ville d’Haridwar située à 25km de Rishikseh. Dit comme ça, ça parait proche, mais en tuk-tuk il aura fallu un peu plus de 2 heures !! Cette ville est recommandée dans le guide du routard pour sa « cérémonie du feu ». A la tombée de nuit je me rend donc au ghât (quai) Har Ki Pauri pour voir la cérémonie. Après avoir échapper aux soit disant fonctionnaires gouvernementaux qui comme par hasard ne demandent de payer l’entrée qu’aux étrangers, je m’assois sur le quai en attendant le début.
Ils ne doivent d’ailleurs pas ramener grand chose puisque contrairement à Rishikesh, je n’ai croisé que très peu d’occidentaux sur place.
Le principe est le même qu’à Rishikesh, des religieux récitent des prières reprises par les centaines d’indiens présents. Puis des torches enflammées sont agitées dans une sorte de chorégraphie qui semble être le point d’orgue de la cérémonie, compte tenu du nombre de portables dégainés à ce moment là pour filmer la scène.
Pour clore la cérémonie, les gens déposent sur le fleuve des offrandes de fleurs et chandelles.
J344 à J348 – McLeod Ganj
Du dimanche 22 au jeudi 26 mai 2016 – McLeod Ganj (Inde)
Je suis maintenant dans la ville de McLeod Ganj située dans les montagnes du nord de l’Inde, à environ 2000 mètres d’altitude. La ville est connue comme le « petit Lhassa » puisqu’elle abrite la résidence du Dalai Lama, et est le refuge des tibétains en exil.
Ce qui frappe en premier c’est la différence de climat par rapport aux villes précédentes. Il pleut un peu, et le reste du temps la température avoisine les 23 degrés ! Très loin des 45 degrés de Delhi ou Amritsar.
On ne se croirait pas vraiment en Inde… Les visages sont différents, l’ambiance est plus paisible.
Le centre ville s’articule autour de deux rues principales qui abritent surtout des restaurants, magasins de souvenirs et maisons d’hôtes.
La ville est un joyeux mélange de touristes venus méditer, randonner ou faire du yoga, de moines tibétains en tenue bordeaux et orange, et d’une population mêlant indiens et tibétains en exil.
Naturellement, j’ai commencé par me rendre au temple du Dalai Lama. Le temple ne ressemble pas du tout à ce à quoi je m’attendais. De loin on dirait du préfabriqué. Il a été construit en 1959 après l’arrivée du Dalai Lama. Aucun signe extérieur ne laisse penser qu’il s’agit d’un temple. Une fois à l’intérieur c’est différent. On y retrouve des moulins de prière dorés, deux salles de prière, plusieurs statues de bouddha, des bibliothèques contenant les textes sacrés… On y croise également des fidèles venus prier… et la prière bouddhique est plutôt sportive puisqu’ils récitent des prières en commençant debout et finissant allongés sur le ventre, puis se relèvent et recommencent !
J’ai parcouru également le chemin de prière qui fait tout le tour du temple. Il est emprunté chaque jour par les moines qui font tourner au passage les dizaines de moulins de prière qui le longent.
Le Dalai Lama étant en vadrouille lors de mon séjour à McLeod, je n’ai pas eu l’occasion de l’apercevoir.
Le musée du Tibet situé juste à l’entrée du temple retrace l’histoire du Tibet à travers de nombreuses photos et témoignages. Notamment un panneau présentant les portraits des tibétains qui se sont immolés jusqu’à aujourd’hui. On y découvre aussi l’histoire de celui qu’ils appellent le plus jeune prisonnier politique du monde. Il s’agit d’un petit garçon de 5 ans qui avait été désigné comme la réincarnation du Panchan Lama (le numéro 2 dans la hiérarchie tibétaine derrière le Dalai Lama), et qui a été enlevé par les chinois quelques jours seulement après cette désignation.
Je passe le reste de mon séjour à McLeod Ganj à profiter de l’ambiance paisible, parcourir les magnifiques paysages de montagnes autour du village pour découvrir :
- les milliers de drapeaux de prière tibétains rouge, jaune, vert, bleu et blanc qui flottent dans le village
- la cascade de Baghus située à 2km
- la cathédrale St John… et c’est vraiment bizarre de voir une église en Inde. Ils sont d’ailleurs alignés sur les coutumes locales puisqu’il faut poser ses chaussures avant d’entrer dans l’église !
- je suis aussi partie à la recherche d’un village d’enfants tibétains, mais après avoir croisé des militaires armés et après eu pas mal d’indications contradictoires (ahhhh les indiens et leur incapacité à reconnaitre qu’ils ne savent pas !!), j’ai fait demi tour
- enfin, petite visite du temple situé au coeur du village et entouré de moulins à prière. Les moulins à prière sont en fait un concept assez ingénieux d’optimisation du temps, puisque faire tourner une fois le moulin dans le sens des aiguilles d’une montre revient au même que de réciter tous les matras qui sont gravés sur le moulin.
Pour vous donner un idée de l’ambiance qui règne dans la ville, je vous mets LA chanson qu’on entend à tous les coins de rue. Il s’agit de la version chantée du mantra tibétain « Om Mani Padme Hum ».
J341 à J343 – Amritsar (Temple d’or)
Du jeudi 19 au samedi 21 mai 2016 – Amritsar (Inde)
Le temple d’or a été construit au 16ème siècle et est « posé » sur un bassin sacré. Chaque sikh doit au moins une fois dans sa vie se rendre dans ce temple.
Pour vous faire une idée, les sikhs ce sont ces indiens assez grands qui portent un turban assez complexe sur la tête, et une grosse barbe.
(Pour l’anecdote, les sikhs ne se coupent en fait jamais les cheveux ni la barbe puisqu’ils les considèrent comme un don de dieu).
Pour entrer dans le temple, il faut poser ses chaussures, et se couvrir la tête (en hommage aux sikhs morts lors des combats contre les anglais).
En trois jours à Amritsar, je suis allée trois fois voir le temple d’or, à trois heures différentes de la journée. On a l’impression d’une ville dans la ville.
On y trouve une cantine qui sert gratuitement environ 100000 repas par jour aux pèlerins et touristes, sans distinction de race, religion, origine sociale… Je n’ai pas résisté à une visite des cuisines, et effectivement, on se rend vite compte des quantités industrielles qui sont cuisinées, et de l’organisation qu’il faut pour sortir de telles quantités. Tous les gens qui travaillent en cuisine sont bénévoles : ils épluchent des légumes, préparent les repas, fabriquent les chapatis (petits pains indiens plats), distribuent les plateaux, servent les repas, réceptionnent la vaisselle sale, font la vaisselle…
Je vous laisse admirer le travail des bénévoles qui remplissent les bacs de vaisselle sale :
De nuit le temple est encore plus beau avec ces illuminations. A 22h, c’est également l’occasion d’assister à la cérémonie du « coucher du livre sacré ». En effet, les sikhs ne vénèrent pas un dieu, mais il vénère leur livre sacré dont l’original est exposé au premier étage du temple d’or. Tous les soirs, le livre est déplacé dans un lit dans une autre partie du temple.
Le bassin situé autour du temple d’or est sacré pour les sikhs. Ils viennent s’y immerger lors de leur passage. Il aurait même des propriétés miraculeuses pour guérir les malades.
A l’intérieur de l’enceinte du temple, les haut parleurs diffusent la lecture du livre sacré des sikhs en direct et au rythme des percussions. Le livre est en effet écrit sous forme de chansons.
Pour finir sur le temple d’or, je dois dire que j’ai adoré me balader dans ce temple. Non seulement parce que l’ambiance y est très paisible, mais aussi parce que les gens qui j’y ai croisé sont extraordinaires, gentils, souriants… toujours prêts à faire découvrir leur culture et en apprendre plus sur la nôtre.
J341 à J343 – Amritsar
Du jeudi 19 au samedi 21 mai 2016 – Amritsar (Inde)
Après les trois jours de préparation à Delhi, je décide de me rendre complètement au nord de l’Inde. La première destination sera la ville d’Amritsar.
Cette ville n’est pas très connue à l’étranger, pourtant elle possède un trésor… le temple d’or.
Mais commençons pas le début ! Pour me rendre à Amritsar, j’ai testé le fameux train indien. J’avais entendu tellement d’anecdotes insolites sur les trains en Inde, que j’appréhendais un peu. Finalement, une fois qu’on a compris comment fonctionne les panneaux indicateur dans la gare et sur les quais, et qu’on a repéré les indications pour trouver le bon wagon, tout va bien.
Pour arriver jusque là, j’ai aussi testé le bureau touristique à la gare de Delhi… parce qu’il faut savoir que même si les trains sont affichés complets, il reste toujours quelques places qui ont été bloquées pour les touristes ou pour les départs en urgence. Pour les acheter il faut donc se rendre à la gare et patienter assez longtemps !!
Amritsar est donc ma première vraie étape en Inde. L’occasion d’enfin me confronter à cette nouvelle culture dont j’avais tellement entendu parler.
Je fais ici une parenthèse « ressenti sur l’Inde » puisqu’à l’heure où j’écris ces lignes, mon séjour en Inde est terminé. J’avais comme beaucoup de monde, lu beaucoup de choses diverses et variées sur les voyages en Inde. Ce pays est réputé comme très difficile. En gros les voyageurs se décomposent en deux catégories, ceux qui adorent et ceux qui détestent. La majorité des choses qu’on peut lire ou entendre sont assez vraies… le bruit incessant (des klaxons principalement), les ordures, les hommes qui nous fixent bizarrement, les sollicitations incessantes des tuk-tuk et des vendeurs… Mais il ne faut pas non plus en faire une généralité. Je m’étais probablement préparée au pire, et j’ai donc eu pas mal de bonnes surprises. Je vous raconterai ça au fur et à mesure.
Comme le disait une phrase écrite sur le mur d’un hôtel que j’ai visité, les pays étrangers ont un culture pensée pour les gens qui y vivent, et non pour les gens qui y viennent en voyage ».
La ville d’Amritsar notamment est assez extraordinaire. Comme je le disais plus haut, peu de gens la connaisse mais elle est la capitale de la religion sikh. Elle abrite un lieu sacré « le temple d’or » qui est un mélange (désolée du raccourci) entre la Mecque et Lourdes.
C’est pour voir ce temple que la majorité des étrangers se rende dans cette ville. Je vous propose d’en découvrir plus dans le prochain article… J341 à J343 – Amritsar (Temple d’or)
Entre mes visites du temple j’ai quand même pris le temps de découvrir les autres points d’intérêt de la ville.
L’attraction numéro 2 à Amritsar est « la fermeture de frontière ». Tous les soirs vers 18h, des milliers d’indiens (et quelques touristes) convergent vers la frontière entre l’Inde et le Pakistan pour une cérémonie de fermeture de frontière. Dit comme ça, on ne sait pas vraiment à quoi s’attendre, mais une fois sur place, c’est un véritable show avec tribunes, chauffeur de salle et orchestre live.
Le show commence avec des indiens du public qui viennent courir avec le drapeau ou danser sur les tubes indiens. Des gardes très souples (ils lèvent leur pied jusqu’à leur oreille) se succèdent ensuite pour marcher très très vite vers la frontière pour procéder à sa fermeture.
Tout ça est très kitsch mais passionne les indiens qui étaient ce jour là aux alentours de 10000. Les grands jours, plus de 60000 personnes viennent assister à la cérémonie.
Pendant ce temps, le « camp pakistanais » de l’autre côté n’attire lui qu’une centaine de personnes.
Vidéo fermeture de frontière
Je me suis également rendu au mémorial de Jallianwala Bagh. Ce jardin a été le témoin du massacre de plus de 300 indiens par les anglais en 1919. Ils faisaient partis d’un mouvement pacifique venu manifester illégalement dans ce jardin. Sur place, on découvre les murs encore couverts d’impacts de balle. Comme pour bien appuyer les évènements, des buissons ont été taillés en forme d’hommes armés de fusils.
La dernière découverte a été pour le moins étonnante. Le temple Mandir Mata Lal Devi est un temple hindou à mi chemin entre un édifice religieux et une attraction de fête foraine. La visite se fait en suivant un parcours à travers les salles de prière, qui fait passer par des escaliers sortant de la gueule d’animaux géants ou qui fait ramper dans des tunnels. Le temple est décoré de milliers de lumières, miroirs et autres statues hindous.
La ville d’Amritsar a donc été une belle découverte. En tant que première étape en Inde, c’est là que j’ai constaté les premières curiosités indiennes que je retrouverai un peu partout ensuite, avec en vrac :
- Le hochement de tête indien… la première fois c’est assez bizarre. Quand on pose une question à un indien, certains répondent en faisant une sorte de 8 avec la tête, à mi chemin entre le oui et le non. Après renseignements contradictoires, j’ai cru comprendre que ça voulait dire oui, mais parfois non, ou peut être !!
- Les indiens qui vous sollicitent tout le temps pour se prendre en photos avec vous, quand ils ne prennent pas une photo plus ou moins discrètement avec leur portable
- Les gens qui « trainent » dehors. C’est la première fois que je voyais autant de gens dans les rues, à ne rien faire de particulier.