Mardi 29 et mercredi 30 mars 2016 – Ninh Binh (Vietnam)
La ville de Ninh Binh aussi connue sous le nom de « Baie d’Along terrestre ». La vraie Baie d’Along ce sera pour quelques jours plus tard. En attendant je ne pouvais pas louper cet endroit où les formations karstiques se mêlent aux rivières.
Après une petite demi heure de vélo, j’arrive au bord de la rivière au point de départ des tours en bateau. L’attraction est très touristique mais la beauté en vaut la peine.
Sur une petite barque en bois, des vietnamiennes attendent le touriste pour leur faire découvrir l’endroit à la rame (et à la force des bras) le temps d’une boucle de 2h30 le long de la rivière. La petite embarcation peut accueillir jusqu’à 6 personnes.
La balade m’emmène à travers les montagnes… Sur le chemin, la barque se faufile à travers 6 grottes (dans lequelles il faut parfois s’allonger pour pouvoir passer), et permet de visiter 3 temples situés sur les bords de la rivière.
Je recommande fortement cette balade magnifique.
Je repars ensuite dans l’autre sens toujours à vélo. Je découvre enfin pourquoi au Vietnam on croise beaucoup de ces maisons très étroites. Les taxes sont en fait calculées par rapport à la largeur de la façade. Ils font donc tous construire des maisons de 3 m de large mais très très longues.
Du samedi 26 au lundi 28 mars 2016 – Hué puis Phong Nha (Vietnam)
Sur la route pour la prochaine destination, je m’arrête pour visiter un bunker utilisé pendant la guerre du Vietnam.
J’arrive ensuite à la ville de Hué, ancienne capitale impériale du pays… Je fais un tour à pied dans la ville pour aller voir la fameuse citadelle impériale. Je ne la verrais que de l’extérieur… y’a des jours comme ça où on a juste pas envie de visiter. Le temps étant plutôt gris depuis quelques jours, je me contente d’une petite balade rapide dans la ville avant de reprendre le bus le lendemain.
Je fais ensuite un bref arrêt à la limite exacte entre l’ancien nord Vietnam et sud Vietnam (sur la photo la partie jaune du pont est au Sud Vietnam et la partie bleue au Nord.
Deuxième arrêt de la journée, aux tunnels de Vinh Moc. Situé quasiment à la frontière des deux Vietnams, le village était très souvent bombardé. Les habitant ont donc eu l’idée de créer des tunnels sur 3 niveaux pour s’abriter. Ils vivaient en permanence à l’intérieur entre 1966 et 1972 et on même construit un hôpital, une maternité, des cuisines et une pièce pour chaque famille. Le système a bien fonctionné puisque tout le monde a survécu !
La visite est intéressante pour comprendre cette période de l’histoire vietnamienne. Cependant en tant que claustrophobe sur les bords, elle est carrément flippante.
(Un jour je vous raconterai ce que ça fait de faire un long voyage à travers le monde en souffrant de vertige, claustrophobie, mal de mer, mal des transports (sauf l’avion), peau très sensible au soleil….).
Après ces quelques arrêts, j’arrive à Phong Nha, un parc national classé à l’Unesco. Le parc abrite plus de 300 grottes, dont la plus grande du monde découverte en 2009. La plus grande grotte du monde (avec des cavités de 240 mètres de haut) n’est pas très accessible et réservée à quelques privilégiés au portefeuille bien rempli. Je visite donc une autre grotte très jolie elle aussi… la grotte du paradis (en toute sobriété).
Elle a été découverte il y a seulement quelques années. A l’intérieur c’est vraiment impressionnant. C’est probablement la plus grande grotte que j’ai vu. Des stalactites, des stalacmites et autres formations calcaire à perte de vue !
Du lundi 21 au vendredi 25 mars 2016 – Hoi An (Vietnam)
Tous les mois au moment de la pleine lune la vieille ville d’Hoi An fait son festival de la pleine lune.
A la tombée de la nuit, toutes les lumières s’éteignent (y compris dans les magasins), et tout n’est alors éclairé qu’avec des lanternes. C’est magnifique.
Les commerçants et les habitants rendent hommage à leurs ancêtres en positionnant des sortes d’autels (une table souvent) remplies d’offrande pour eux. Ils font aussi brûler des papiers qui symbolisent de l’argent qu’ils envoient pour les dépenses courantes de leur(s) ancêtre(s) au ciel.
De nombreuses animations ont lieu ce soir là : musiciens, démonstrations de jeux traditionnels, bingo…
Enfin, des vieilles dames et des enfants vendent des petites lanternes que chacun est invité à déposer sur la rivière en faisant un voeu.
Du lundi 21 au vendredi 25 mars 2016 – Hoi An (Vietnam)
Pour échapper un peu aux bruits de la ville, j’ai eu à plusieurs reprises l’occasion de louer un vélo (pour 1€ par jour on ne va pas se priver) pour partir découvrir la campagne aux environs.
L’occasion de voir :
les paysans et leur buffle travailler dans les champs de riz,
de découvrir un village bordé de cocotier d’eau,
de traverser un pont de bois à la stabilité aléatoire,
de parcourir des villages de pêcheurs,
et enfin de découvrir que les cacahuètes ça pousse dans des champs !
–> voir toutes les photos en haut de l’article
Lors d’un arrêt pour acheter de l’eau dans un magasin, j’ai fait la connaissance de ce vieux monsieur tout fier de me dire qu’il avait 90 ans !
Lors d’une excursion à vélo avec un guide, je découvre également (voir photos ci dessous) :
des tisseuses de nattes, qu’ils utilisent ensuite comme matelas… les brins de paille sont séchés, colorés puis tissés
je visite une maison typique vietnamienne. Les quelques planche situées en hauteur sont en fait le plan B en cas d’inondation !!
une fabrique de whisky à base de riz
un fabricant des fameux bateaux ronds en bambou qui garde bien secrète la recette de son mélange pour combler les trous du tressage et rendre le bateau bien étanche. J’en profite pour tester pour la première fois ces bateaux sur la rivière, et je confirme que le maniement est très compliqué
je passe le long des nombreux élevages de crevettes
un artisan qui incruste de la porcelaine dans le bois pour créer des décors de toute beauté
et enfin une fabrique de barques traditionnelles en bois
Pour ceux que ça intéresse, je vous emmène en immersion et en vélo, traverser le pont de bois à la stabilité aléatoire :
Du lundi 21 au vendredi 25 mars 2016 – Hoi An (Vietnam)
En chemin pour Hoi An, je fais une halte pour visiter le site de My Lai. Tous les habitants du village du même nom a été massacré en 2h le 16 mars 1968 par un commando américain. Les raisons de ce massacre sont plutôt obscures. 500 victimes ont été recensées, de 1 à 82 ans. Ne cherchez pas de photos, je n’en ai pas pris (je viens de m’en rendre compte). Le site est tellement chargé en émotion que je n’y ai même pas pensé.
Rejoignons Hoi An maintenant…
Hoi An est une ville très sympa au bord d’une rivière. J’ai adoré la ville et je vais vous expliquer pourquoi… Je suis restée 5 jours sur place, le temps de faire le tour des principales attractions.
La principale d’entre elle est la vieille ville classée au patrimoine mondial de l’Unesco. On peut y découvrir de nombreuses maisons vieilles de plusieurs centaines d’années. Elles appartenaient autrefois à des marchands, et ont depuis été reconverties en mini musée au rez de chaussée, le premier étage étant généralement toujours habité.
On peut également y découvrir le « pont japonais », un monument emblématique de la ville, et même du pays, puisqu’il est présent sur les billets de 20 dôngs. Le pont a été construit en 1593 pour relier les quartiers chinois et japonais.
Je fais un tour par le marché, un temple chinois, et je me perds dans les ruelles de la vieille ville, le long de la rivière au coucher du soleil.
La vieille ville est aussi le lieu où trouver les (très nombreux) tailleurs qui ont fait de la ville la destination numéro 1 pour les vêtements sur mesure.
J’ai eu la chance d’être à Hoi An le jour de la pleine lune. Un festival se tient à cette occasion dans la ville. Vous pourrez en voir tous les détails dans un prochain article.
Enfin je ne pouvais pas ne pas mentionner une des caractéristiques de la ville… on croise des mariés tout le temps. Le charme de la ville fait que de nombreux vietnamiens viennent y faire leurs photos de mariage. Petit florilège…
En dehors de la vieille, j’ai eu à plusieurs l’occasion de partir en vélo à travers la campagne environnante. Là aussi je vous laisse découvrir les détails dans l’article suivant.
Samedi 19 et dimanche 20 mars 2016 – Bai Xep (Vietnam)
Avant de rejoindre la prochaine grande ville à Hoian, je fais un arrêt en cours de chemin parce que la route est plutôt longue, surtout quand on roule à 60km/h de moyenne.
Me voilà donc au bord de la mer, à Bai Xep, un petit village tranquille.
Je découvre pour la première fois les petits bateaux ronds en bambou utilisés par les pêcheurs pour rejoindre la plage depuis leur bateau.
Le village est très petit et la plage aussi…. rien d’autre à faire que reprendre des forces pour la suite.
J’ai quand même l’occasion de découvrir quelques curiosités, comme le système d’extraction d’eau (chacun a branché son petit moteur au dessus du puits pour avoir de l’eau), le bingo sur la plage, la pêche au filet tout près du bord, ou encore le maniement du bateau rond en bambou qui a l’air facile comme ça, mais en fait pas du tout. Parce qu’un bateau rond ça a plutôt tendance à vouloir tourner en rond plutôt que d’aller droit !!
Jeudi 17 et vendredi 18 mars 2016 – Dalat (Vietnam)
Dalat est une ville du centre du pays située à 1500m d’altitude. Elle a été découvert par un médecin suisse qui y a installé du temps de l’Indochine, un centre de repos pour les coloniaux qui avaient trop chauds plus bas dans la vallée. On y retrouve donc pas mal de bâtiments d’inspiration française.
La ville est toute mignonne. Je sais pas trop pourquoi mais ça m’a fait penser à Asiago, pour ceux qui connaissent. (La région d’origine de ma famille maternelle).
Le climat est très sympa sur place. On l’appelle en effet la ville de l’éternel printemps. Toujours entre 10 et 25°C, le top pour moi 😉
Juste avant d’arriver je me rend à la cascade de Dalat située à 10 min de la ville. Finalement la cascade n’est pas très folichonne. Le plus drôle est que pour l’atteindre il faut descendre des escaliers pendant 15min… MAIS, les vietnamiens ont eu la bonne idée d’installer une luge d’été pour descendre à fond jusqu’à la cascade (la même que celle du Semnoz pour ceux qui connaissent)… et rien que pour ça la visite en vaut la peine. Pour les feignants, la remontée aussi se fait tranquillement assis la luge.
La circulation dans la ville étant beaucoup moins dense qu’à Ho Chi Minh, je loue un scooter pour la journée du lendemain, car la majorité des attractions ne sont pas accessibles à pied, et que j’ai depuis longtemps décidé de boycotter les taxis en Asie du Sud Est.
Après un petit tour au marché, je me rend à la Crazy House. Cette maison est tout un concept. Elle a été créée par une architecte vietnamienne dans un style unique. Elle sert maintenant d’hôtel, et chaque chambre a un thème qui correspond à un animal à chaque fois différent. La visite est fun, mais je pense que ça l’était beaucoup plus avant que l’hôtel n’ouvre et que l’on pouvait visiter toutes les chambres. Aujourd’hui lorsqu’une chambre est occupée, pas possible d’entrer et donc d’avoir une vision totale de la maison.
Je fais ensuite un petit tour du côté du lac Xuan Huong (qui a un petit air de celui d’Annecy. Ce n’est que mon avis, rien d’officiel là dedans, mais peut être que je délire après tous ces mois loin de la France) avant de rejoindre l’ancienne gare routière. La gare est célèbre puisqu’elle est inspirée de celle de Deauville. Elle n’est plus vraiment en service, mais on peut y voir un ancien train utilisé à la grande époque.
A quelques kilomètres de là, je rejoins la pagode Linh Phuoc. Vous la reconnaitrez sur les photos puisqu’elle est très sobrement décorée avec de la mosaïque. Je ne parle pas vietnamien, mais Linh Phuoc ça doit vouloir dire « mosaïque land », je vois pas d’autres explications 😉 Je déconne mais j’ai bien aimé la visite. Comme je l’avais dit précédemment, après des dizaines de visite de temple/pagode, c’est toujours sympa d’en voir une un peu différente.
Après un crochet par le lac Tuyen Lam et la pagode Truc Lam, je roule 45min de plus à parcourir une route très agréable dans la montagne, pour rejoindre la cascade de l’éléphant. Par un chemin très aléatoire, on peut visiter la cascade depuis le haut, le bas et même en dessous.
Enfin, dernière étape de mon périple motocycliste, je m’arrête dans une plantation de café. Le Vietnam est en effet le premier producteur de café au monde. Un café est notamment très réputé dans la région, il s’agit du café civette. Le concept est simple… les grains de café sont mangés par des civettes puis ressortis rapidement par les voies naturelles (la civette a un transit très rapide). Le passage dans leur estomac donne a priori au café un goût unique.
La journée touche à sa fin… je n’ai pas fait la liste complète, mais sur la route on peut croiser de nombreuses plantations de fraise, un « café de Paris », et même un vrai faux « moulin rouge ».
Mardi 15 et mercredi 16 mars 2016 – Ho Chi Minh Ville (Vietnam)
Après 7h de bus, me voilà maintenant au Vietnam et plus précisément à Ho Chi Minh Ville (ex Saigon), la plus grande ville du pays.
Dans le bus, j’ai fait la connaissance d’une famille française (les parents, et les deux garçons de 3 et 1 ans) qui voyagent pendant 4 mois en Asie du Sud Est (madame avait signé pour 4 mois en Thailande, et elle a découvert une fois arrivé qu’il s’agissait en fait d’un trip à étapes ;). Leur organisation est forcément différente de la mienne mais c’est toujours intéressant de partager les expériences de voyage;
A peine arrivée à destination, er c’est le choc. Au Vietnam la grande majorité des gens circulent en scooter. Autant dire que pour traverser la route, quand la masse des scooters arrivent, c’est juste un chouilla dangereux.
Pas de location de scooter donc cette fois. La ville se visite très bien à pied.
Je commence par le marché central « Ben Thanh » comme une première étape pour découvrir que le Vietnam a à proposer. Le marché est en fait très touristique. On y trouve pas mal de souvenirs, de vêtements, de café (le Vietnam est le premier producteur de café au monde, mais j’y reviendrai), de tissus et de fruits…
Le lendemain me revoilà en vadrouille. Pour 1€, je décide de prendre une moto taxi pour rejoindre le palais de la réunification (indépendance palace en anglais). Le mec me dépose devant un hôtel appelé Le Palace !!! Finalement je me trouve à côté de l’hôtel de ville et je finirai à pied les 5 minutes restantes.
Le palais de la réunification a été construit vers 1870 pour un roi puis utilisé par les gouverneurs d’indochine, avant de devenir le palais des présidents du sud vietnam. En 1962, le palais a été bombardé, rasé puis reconstruit sous sa forme actuelle. Il est resté le palais présidentiel jusqu’à la chute de Saigon en 1975. Il est reconverti depuis en site historique…
Et c’est ça qui frappe lorsqu’on le visite. Le palais est resté dans son jus. On se croirait revenu dans les années 70 !! On peut y voir les nombreuses salles de réunion, les cuisines, les salles de réception, la salle de jeu, la salle de cinéma, le bureau du président, et aussi le bunker au sous sol dans lequel s’est réfugié le président lors du bombardement de 1962.
Dans le jardin, on peut d’ailleurs voir un hélicoptère identique à celui du bombardement, ainsi que deux traces rouges marquant l’emplacement de certains tirs.
Dans le jardin je tombe sur un groupe d’étudiants venus faire des photos suite à l’obtention de leur diplôme… je me rendrai compte plus tard que c’est très fréquent pour les vietnamiens de se prendre n photo dans des lieux symboliques à l’occasion des grands événements de la vie.
Je me dirige ensuite au « musée des réminiscences de la guerre » à 5 min de marche de là. Ce musée regroupe des expositions sur la guerre du Vietnam mais aussi sur la guerre d’Indochine.
On peut y voir des « cages aux tigres » et des reproductions de cellules utilisées par le gouvernement sud vietnamien pour enfermer les prisonniers, une guillotine utilisée par les français, et toute une collection d’engins (hélicoptères, chars…) abandonnés par les américains.
Une exposition présente aussi sous la forme de nombreuses photos, les effets dévastateurs de l’agent orange et autres produits chimiques utilisés par les américains durant la guerre. Une autre présente des photos retraçant le massacre de My Lai, dont je visiterai le site quelques jours plus tard.
Ce musée est le plus visité du Vietnam. Il est très intéressant mais un trop partial (orienté contre les méchants américains).
Je poursuis et termine ma visite par trois monuments à l’architecture très française :
la cathédrale Notre Dame de Saigon: je n’ai pas pu la visiter car je suis arrivée pendant la fermeture de midi
la poste centrale (même les boites aux lettres sont inspirées)
et l’opéra.
En me baladant, je remarque pleins de jeunes dans les parc qui jouent avec une sorte de volant qu’ils se renvoient avec le pied. J’ai finalement découvert qu’il s’agit du Dacau qui est une sorte de badminton qui se joue donc avec le pied. Ce jeu est très populaire au Vietnam et surtout à Ho Chi Minh.
Ma visite se termine là. Je n’ai pas eu le temps de tout voir, mais je conseille. La ville est très sympa une fois que l’on fait abstraction des colonies de scooters !!
Dimanche 13 et lundi 14 mars 2016 – Phnom Penh (Cambodge)
Me voilà maintenant à Phnom Penh pour ma dernière étape au Cambodge.
J’avais commencé l’article dans l’ordre, mais je vais finalement inverser et vous parler d’abord de mon deuxième jour sur place. Le premier jour est plus bas. Les âmes sensibles et les enfants ne doivent absolument pas lire la deuxième partie (je vous préviens quand vous arrêter).
Ma journée de visite de la ville se fait à pied sous une chaleur écrasante. Je me rends d’abord au marché central, le principal de la ville. On peut y trouver de tout : bijoux, tee shirt, souvenirs, fruits et légumes, viandes, poissons (toujours conservés dans les même conditions d’hygiène douteuses qu’ailleurs en Asie du Sud Est). J’en profite pour acheter un peu de mes deux nouveaux fruits préférés : le jack fruit (ou fruit du jacquier en français), et le fruit du dragon.
Je visite ensuite le palais royal, qui est donc la résidence du roi du Cambodge. Le complexe se divise en trois bâtiments principaux :
la pagode d’argent qui est le temple royal. Elle doit son nom aux 5000 plaques d’argent qui recouvre le sol du bâtiment (en toute simplicité), mais seules quelques unes sont visibles à l’entrée. Les autres sont recouvertes d’un tapis pas vraiment beau. Elle abrite de nombreuses statues de bouddha dont certaines en or ou même en crystal (photos interdites).
la salle du trône qui sert aujourd’hui pour les cérémonies royales et religieuses (photos interdites à l’intérieur)
le pavillon du clair de lune qui ne se visite pas. Il sert pour les représentations des danseuses royales ou pour les grands banquets.
Et puisque que quand même c’est le roi, au palais ils utilisent un ancien camion de pompiers pour arroser les parterres de fleurs !
Pour terminer la journée j’ai fait pété le budget dans un restaurant français spécialisé dans les produits du sud ouest. Salade de chèvre chaud et assiette de fois gras… après tous ces mois de voyage c’est fou comme ça fait bien plaisir de manger une simple salade de chèvre chaud.
Deuxième partie… interdite aux enfants et aux âmes sensibles.
La ville de Phnom Penh a un passé plutôt chargé… En 1975, les khmers rouges envahissent la ville et forcent la quasi totalité des habitants à partir travailler dans des fermes à la campagne, dans des conditions très dures. La ville qui comptait 2 millions d’habitants se vide alors totalement pendant plus de 3 ans.
Ma première journée sur place est plus que « chargée » puisque j’enchaîne la visite des deux lieux symboles de cette époque :
la prison S21 : ancienne école française transformée en prison par les khmers rouges. Ils y enfermaient tous les soit disant opposés au régime : intellectuels, ouvriers, ministres… le simple fait de porter des lunettes (y compris pour les enfants) étant suffisant pour être considéré comme intellectuel, et donc envoyé dans cette prison. Plus de 15000 personnes y ont été enfermés (hommes, femmes, enfants et même bébés) pour une durée de 3 mois en moyenne. A la libération, seuls 7 survivants ont été retrouvés. Ceux qui étaient envoyés là étaient torturés jusqu’à ce qu’ils avouent un crime si besoin imaginaire qui les conduisait inéluctablement à une fin tragique puisqu’ils étaient ensuite envoyés aux champs de la mort. En attendant ils étaient détenus dans des toutes petites cellules construites de brique ou de bois. A leur arrivée à la prison, chaque prisonnier était pris en photo. puis une autre était prise juste avant, ou au moment de leur mort. Aujourd’hui, le site est devenu un musée du génocide khmer. Dans plusieurs salles sont affichées les photos prises et c’est plutôt lourd comme sensation !
le site de Choeung Ek, plus connu sous le nom de « Killing Fields » : lorsqu’on arrive sur le site assez petit finalement, on ne comprend pas vraiment on pourrait croire à de simples champs. Sur place, il faut absolument prendre un audio guide pour avoir les explications et comprendre l’horreur du lieu. Sur le site d’un ancien cimetière chinois, les khmers rouges ont transformés ces champs en camp d’extermination. Les prisonniers de S21 étaient emmenés ici en camion puis exécutés. Pour ne pas éveiller les soupçons des habitants du coin (tout cela devait rester secret), l’usage des balles n’étaient pas autorisés. Les bourreaux utilisaient à la place des pioches, des marteaux ou des machettes. Des hauts parleurs diffusaient également des chansons pour couvrir les cris. Il a été estimé que 17000 personnes ont été tuées à cet endroit et réparties dans 129 fosses communes. Ce n’est d’ailleurs malheureusement pas le seul camp d’extermination qui existait dans le pays à l’époque. Plusieurs des fosses ont été fouillées et les ossements regroupés dans un monument du souvenir situé au milieu du site. Avec le temps des morceaux de vêtements (mais aussi parfois des os ou des dents) remontent à la surface. – Ames sensibles, ne pas lire la suite – Une des fosses étaient spécialement dédiée pour les bébés dont les bourreaux fracassaient le crâne sur l’arbre juste à côté. C’est d’ailleurs en découvrant des cheveux et de la matière cérébrale incrustée dans cet arbre qu’un paysan du coin à découvert l’existence de ce site après la chute des khmers rouges.
Désolée pour la dureté du récit, les deux sites sont très chargés en émotion, mais selon moi essentiels pour se rappeler de le génocide qui a eu lieu au Cambodge entre 1975 et 1979 (c’était quasiment hier).
Vendredi 11 et samedi 12 mars 2016 – Kampot puis Koh Tonsai (Cambodge)
Après 3h de bus, me voilà à Kampot. La ville est connue pour le poivre du même nom qui est apparemment un des meilleurs du monde.
Pour changer un peu du scooter (et aussi parce que la ville est toute plate) je loue un vélo pour 1€ la journée pour faire le tour de la ville.
Après un faux départ, dû à un vélo cassé 15 min après mon départ et la nécessité de retourner au magasin pour le changer, me voilà sur les routes de la ville.
Je me balade le long du fleuve, passe devant le pont français… Kampot est en effet une ancienne ville coloniale française (je soupçonne d’ailleurs que les vélos loués datent de l’époque coloniale). On retrouve plusieurs héritages de cette époque dans la ville (ancienne prison, maison du gouverneur…) et l’architecture des bâtiments est très marquée par cette époque.
J’atterris à Farm Link, une coopérative dédiée à la promotion du poivre. Fondée par des expatriés, elle permet aux fermiers des alentours d’avoir accès aux circuits d’exportation plus facilement. Sur place il est possible de visiter la coopérative pendant 15 min, avec visite de la salle de tri du poivre (les femmes trient à la main et un par un les grains de poivre par couleur : noir, blanc ou rouge), dégustation, et petite vidéo qui explique la récolte et le séchage du poivre.
Je reprend ensuite le vélo pour tenter de trouver les marais salants situés au sud de la ville. La ville étant située à 25km de la mer, une rivière d’eau salée vient se déverser dans ces marais et fait du sel la deuxième ressource de la ville.
Je ne trouverais jamais les marais, mais j’ai passé un bon moment à me perdre sur les chemins de terre, dans la campagne située à seulement quelques centaines de mètres de la ville.
Le soir je profite de la présence de l’héritage français de la ville pour déguster une fondue (suisse pour le coup) bien meilleure que celle que j’avais testé en Argentine (pour ceux qui suivent).
Le lendemain après seulement une petite demi heure de bus, je rejoins le port de la ville de Kep. Une autre demi heure, de bateau cette fois, et me voilà sur Koh Tonsay, aussi appelée l’Ile Lapin.
L’île est toute petite. Tous les bateaux débarquent sur une plage où 4/5 guesthouses proposent des bungalows (comprendre petite cabane sur pilotis sur la plage contenant un lit avec moustiquaire et un petit coin salle de bain avec un trou pour les toilettes et un pommeau de douche – rudimentaire mais suffisant).
Sur l’île, la tranquillité règne. Les activités se résument à lecture/sieste dans un hamac, baignade, massage à l’Aloé Vera au coucher du soleil, barbecue de crevettes ou crabe.
L’électricité n’est disponible qu’entre 19 et 22H. Alors à 22h, les générateurs s’arrêtent, l’île est plongée dans le noir total… Tout le monde dans les bungalows, et bonne nuit les petits !